Problèmes économiques N° Spécial 2/911, No (Broché)

Après le numéro du printemps dédié au management, Problèmes économiques consacre son deuxième numéro spécial de l'année à la science économique. Ce numéro ne porte pas, comme à l'accoutumée, sur une question centrale de l'actualité. Son fil conducteur est le suivant : restituer autours de trois thèmes- les grandes théories, les penseurs, les méthodes- quelques débats de fond de la théorie économique et analyser certains problèmes auxquels se heurte aujourd'hui le travail des économistes.
En guise d'introduction, Vranu Ranceanu rappelle dans Sociétal ce que furent les grandes étapes de la pensée économique depuis le XIXe siècle et retrace l'évolution au fil des décennies des principes méthodologiques qui ont accompagné les développements théoriques de la science économique. Dans la première partie, consacrée aux grandes théories, Sophie Brana dresse dans Ecoflash un tour d'horizon de la politique monétaire depuis trente ans et s'interroge -face à la mutation du processus inflationniste et à l'accroissement de l'instabilité financière- sur ses possibles réorientations.
La théorie financière, a subi, elle aussi, une série de transformations. Sa dernière innovation, la finance comportementale, redécouvre des descriptions vieilles de cent ans, bien avant la mathématisation des années 1950 et 1960, comme le note Hélène Rainelll-Le Montagner dans Gérer et comprendre. Pascal Le Merrer se penche dans Idées sur la mondialisation des échanges et sur leurs conséquences dans les pays industrialisés.
Partant des théories du commerce, l'auteur étudie les deux effets de l'ouverture des frontières : l'intégration commerciale, d'une part, et la désintégration de la production, de l'autre. La deuxième partie revient sur trois penseurs économiques ayant introduit et développé des concepts fondateurs qui ont trouvé d'importantes applications. Christian Schmidt s'interroge d'abord dans la Revue d'économie politique sur les motivations du jury de Stockholm d'attribuer le prix Nobel 2005 au mathématicien Aumann et à l'économiste Schelling et étudie ensuite les points communs de ces deux spécialistes majeurs de la théorie des jeux.
Elodie Bertrand analyse, quant à elle, l'innovation apportée par le " théorème de Coase ". Dans la Revue économique, elle montre comment ce théorème, en postulant l'internalisation des externalités, a profondément questionné certaines hypothèses de la microéconomie traditionnelle. Enfin, la troisième partie traite des méthodes employées par les économistes. Dans L'Economie politique, Francisco Vergara s'interroge sur la pertinence des mesures de la productivité dans les comparaisons internationales et relativise l'écart constaté ces dernières années entre les Etats-Unis et l'Europe.
Thomas Piketty et Emmanuel Saez, spécialistes de l'économie des inégalités, présentent, dans l'American Economic Review, les résultats d'un projet de recherche collectif qui a permis de mettre au point une base de données qui couvre le plus grand nombre possible de pays et d'années concernant les concentrations de revenu et de patrimoine. Cette base de données -même si elle comporte des limites liées à la méthode utilisée pour sa conception - rend dorénavant possible des comparaisons internationale et historique en matière d'inégalités de revenus dans les pays développés.
Enfin, dans Challenge, Walter Enders et Gary Hoover, reviennent sur le problème préoccupant du plagiat. Fléau qui n'épargne pas la recherche en économie.