Ceux qui connaissent l'histoire de la Maison de la poésie d'Amay savent que, lors des travaux de rénovation du bâtiment de la place des Cloîtres, nous avons eu la surprise d'y découvrir un théâtre. Un vrai théâtre. Avec sa scène, ses rideaux rouges. Dans un tel état de délabrement qu'il était absolument inimaginable de pouvoir l'utiliser : un décor de Fin de partie. Mais les poètes savent que l'espoir se construit sur le désespoir, qu'un coquelicot peut naître sur les gravats, et certains de rêver de redonner vie à ce lieu. A l'impossible nul n'est venu. A sa manière le poème peut, lui aussi, surgir des décombres du langage, il est un théâtre qui ne demande qu'à exister. A résister. Car, même si l'on sait que Godot ne viendra i pas, on peut toujours espérer, il reste , place pour l'utopie. Entre Beckett et l'utopie, la poésie est un théâtre...