Au nom du maintien de la paix et d'une organisation efficace de la vie entre les murs au quotidien, fermement s'accompagne de processus de classement des individus par le genre, l'ethnicité et la religion. Il convient donc d'examiner ce que l'enfermement fait à ces processus de catégorisation et réciproquement, comment les logiques de classification sont transformées, mises à mal ou au contraire forcées en situations de réclusion, situations dans lesquelles la possibilité d'identifier, de classer et nommer apparaît comme un véritable outil de gestion des relations sociales et rencontre finalement de résistances. Envisagées dans leurs ressorts concrets, les catégorisations sont ici analysées comme procédures disciplinaires et normatives, contribuant aux rapports de pouvoir en établissement pénitentiaire comme dans les lieux d'enfermement des étrangers.
Le "thema" de ce numéro est consacré aux processus de classement des personnes à l'oeuvre dans les institutions de réclusion dans un contexte d'interaction croissante entre politique carcérale et politique migratoire et ce au nom du maintien de la paix et d'une organisation efficace de la vie entre les murs au quotidien.
Tristan Bruslé est chargé de recherche au CNRS en poste au Centre de sciences humaines de New Delhi. Bénédicte Michalon est chargée de recherche CNRS au laboratoire "Passages", Université Bordeaux Montaigne.