Les Saintes-Maries-de-la-Mer - Mémoire d'un village du bout du monde (Relié)

On ne vit pas aux Saintes-Maries-de-la-Mer tout à fait comme ailleurs. On y est tributaire du temps, du climat, des saisons. Un petit bout de terre habité, entouré d'une immensité de bleu. Fragilité, vulnérabilité, mais aussi singularité et liberté sont les mots qui viennent à l'esprit en voyant ce radeau isolé au milieu des eaux... Pour les autochtones, il y a deux vies aux Saintes-Maries. L'hiver, le village se vide de ses estivants.
Ne restent que les Saintois, qui se retrouvent enfin après s'être un peu perdus de vue, noyés dans la foule. Les ruelles deviennent désertes et silencieuses, les magasins de souvenirs ont rangé leurs cigales cinglantes, les rideaux sont baissés, les toiles enroulées. Mais avant de devenir une destination touristique mondialement prisée, les Saintes-Maries-de-la-Mer ont d'abord été un petit village de pêcheurs.
Une modeste bourgade à la pauvre réputation, qui n'a longtemps subsisté que grâce à la nature environnante, conservant malgré tout jalousement ses particularismes au fil du temps. Des races antiques de taureaux et de chevaux, des traditions séculaires, des pêcheurs qui tous les matins partent en mer... On pourrait croire que le temps s'est arrêté aux Saintes-Maries, qu'il a oublié de s'y écouler à la même vitesse qu'ailleurs, où un grand tourbillon de modernisme est venu envelopper de nombreux villages ruraux.
L'impression d'éternité qui semble se dégager d'un des derniers déserts français est pourtant trompeuse. Le delta du Rhône n'a cessé de se métamorphoser à travers les âges. Cet ouvrage retrace dans ses grandes lignes l'histoire de cette évolution. Comment cette terre inhospitalière, marécageuse et saumâtre, est-elle devenue un haut lieu du tourisme en France ? Comment l'oppidum Ra a-t-il bien pu devenir la capitale de la Camargue ?