Biographie de Herman Melville
Ces contes si châtiés furent écrits, contre toute apparence, dans l'anxiété et la fièvre. Gravement atteint déjà par le départ au loin de Nathaniel Hawthorne, l'irremplaçable confident d'hier, Melville, assiste maintenant au naufrage de " Pierre ou Les ambiguïtés " sur les récifs de la morale puritaine.
Devra-t-il, pour faire vivre les siens, étouffer sa pensée et renier son langage. Endiguer le flot torrentiel qui a porté " Moby Dick ", puis " Pierre " en zone interdite ?
Sa pensée restera intacte. Mais une conversion s'opère chez lui pendant la genèse des Contes. Jean-Jacques Mayoux l'a formulé on ne peut mieux : " Il semble que son langage ait intégré le silence et qu'il lui donne une puissance toute nouvelle. "
Voué à la retenue du discours en même temps qu'à l'effacement personnel, il ne se veut plus l'huissier des ambiguïtés qui tissent le monde.