Henri Le Saux est né en 1910 à Saint-Briac. Après des études au séminaire de Rennes, il entre à 21 ans à l'abbaye bénédictine de Kergonan. En 1945, il entre en contact avec l'abbé Monchanin, qui s'est consacré à l'étude de l'Inde. Il le rejoint en Inde en 1948. Tous deux fondent en 1949 un ashram au lieu dit Shantivanam ("le bois de la paix"). Il se rend en 1949 à Arunachala, près de Pondichéry, pour suivre l'enseignement de Ramana Maharshi.
Après avoir été ermite sur la montagne d'Arunachala, il commence, sous le nom d'Abhishik-tananda une vie d'errance. Son expérience spirituelle de "sannyasi chrétien" exerce en France une grande attraction sur nombre de religieux et prêtres. Née en 1925, Thérèse Lemoine est entrée en 1947 au carmel de Lisieux. Par l'entremise de sa prieure, elle entre en 1959 en correspondance avec Le Saux, qui lui confie son projet d'un Shantivanam féminin.
Elle écrit à Jean XXIII en 1962 pour demander la permission de fonder dans l'Inde un ermitage, permission refusée. En 1965, elle obtient son transfert au carmel de Pondichéry et s'embarque pour l'Inde. Son intention reste de rejoindre Le Saux sur les bords du Gange. En 1967, elle quitte Pondichéry et retrouve Le Saux. Elle ne vit plus que dans l'espoir d'être autorisée à devenir elle aussi ermite, qu'elle obtient en 1971.
Le Saux meurt en 1973, mais elle poursuit son expérience. En 1976, le renouvellement de son visa lui est refusé. Thérèse disparaît en septembre 1976 sans laisser de trace, noyée ou assassinée.