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Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel. Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport. Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation. De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.
LA REVOLUTION ET LE DROIT NATUREL : DE L'ENTREE DES MULATRES DANS LE THEATRE REVOLUTIONNAIRE A L'ANNONCE DE L'INSURRECTION D'ESCLAVES (1789-1792)
Les premières années : amis des noirs et sociétés populaires dans les clivages socio-politiques de 1790 à 1792
Les mulâtres dans le débat de 1791 : les affranchis exclus du décret du 15 mai
L'après 15 mai ou le droit naturel dans tous ses états : De la loi du 29 mai aux débats et silences sur l'octroi de la citoyenneté aux Juifs, libres de couleur de la métropole, des petites Antilles et la Révolution de ceux de St-Domingue en septembre
Polémiques autour de l'importance de la Gironde et de sa politique à l'Assemblée législative
De la popularisation écrite du principe à l'exaltation des bastilles noires de Saint-Domingue
1789-1792 : Forces et limites de la philosophie anticolonialistes des patriotes sur la question des mulâtres et des esclaves
LA REPUBLIQUE : LE ROLE MAJEUR DE LA MONTAGNE ET DE LA POUSSEE POPULAIRE DANS LA PREPARATION D'UN DECRET ABOLITIONNISTE
Populariser les droits des esclaves insurgés en direction des laboureurs : les préjugés détruits de Lequinio
Milscent et le Créole patriote : ruptures dans la continuité
La pétition du 4 juin : Grégoire, Robespierre, Saint-André " et le reste de ces justes " de la Montagne
2E semestre 1793 : les dérapages des comités de l'an II
Le maintien d'une opposition à l'esclavage : la pièce de théâtre d'un jeune dramaturge Claude Saint-Just et deux journaux, le mercure français et le créole patriote
LE DESPOTISME COLONIAL DE LA LIBERTE EN L'AN II ET L'AN III : CI-DEVANT ESCLAVES ET CI-DEVANT PATRIOTES BLANCS
Prélude à l'abolition en France ; L'accueil des députés de Saint-Domingue en France, de Lorient à Paris
Les acteurs de l'abolition à la convention les 15, 16 et 17 pluviôse et leur cohérence idéologique
Les militants révolutionnaires Jacobins et Cordeliers dans l'émancipation
Robespierre, le Comité de salut public dans l'application du décret
Le testament colonial de Robespierre : les Triumvirs contre Janvier Littée en messidor an II
Les contradictions de la transition thermidorienne : de l'affaire Milscent en l'an III aux nouvelles offensives des colons de Saint-Domingue et de Benoît Gouly en l'an III
Jean-Daniel Piquet, né en 1959, docteur en histoire, travaille sur les questions coloniales dans la Révolution française. Il collabore aux Annales historiques de la Révolution française.
L'Emancipation Des Noirs Dans La Revolution Francaise (1789-1795) est également présent dans les rayons