Enfants des années 1980 et nostalgiques des années 1960, s’il fallait retenir trois événements qu’aurait permis Mai-68 et qui auraient réciproquement... > Lire la suite
Plus d'un million de livres disponibles
Retrait gratuit en magasin
Livraison à domicile sous 24h/48h* * si livre disponible en stock, livraison payante
6,50 €
Expédié sous 3 à 6 jours
ou
À retirer gratuitement en magasin U entre le 17 mai et le 22 mai
Enfants des années 1980 et nostalgiques des années 1960, s’il fallait retenir trois événements qu’aurait permis Mai-68 et qui auraient réciproquement permis Mai-68, sans hésiter : la prise de parole, si bien restituée par Michel de Certeau pour tous ceux qui n’auront pas vécu Mai : les rencontres hors des temporalités atomisées de la vie quotidienne et le retour de l’Utopie. Les humains ont la capacité de faire : ils font l’histoire. "Du possible, sinon j’étouffe !", écrivaient Gilles Deleuze et Félix Guattari en reprenant Kierkegaard, dans un texte, "Mai-68 n’a pas eu lieu". Mai-68 comme un "phénomène de voyance", voir autant l’intolérable que la possibilité de son dépassement : "le possible ne préexiste pas, il est créé par l’événement. C’est une question de vie. L’événement crée une nouvelle existence. Il produit une nouvelle subjectivité". Ce qui donne à l’Utopie sa force paradoxale, c’est le fait que les hommes s’attachent à leurs rêves et souhaitent en général leur réalisation. En ce sens, l’Utopie est essentiellement politique et le futur demeure traditionnellement l’horizon temporel de la critique. De fait, sans le contrepoint de l’Utopie, au nom de quoi, et pour quoi, critiquerions-nous ?
Jean-Louis Violeau. Sociologue, professeur de l’ENSA Paris-Malaquais. Champ disciplinaire : Sciences Humaines et Sociales. Directeur du laboratoire ACS, ENSA de Paris-Malaquais (depuis juin 2012).