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Sous la IIIe République, les salons se multiplient à Paris et s'imposent comme une pratique culturelle essentielle de l'aristocratie et de la bourgeoisie. Au milieu de cette floraison exceptionnelle, Madame de Rayssac tient salon. En véritable muse, elle réunit, de 1870 à 1880, un cénacle où se rencontrent intellectuels et artistes toutes générations confondues, dans un climat d'émulation. Elle compte alors, parmi les habitués du mercredi mir, des personnalités telles que les peintres Paul Chenavard, Louis Janmot, Odilon Redon, le compositeur Ernest Chausson, les poètes parnassiens Victor de Laprade, Saint-Cyr de Rayssac, Paul de Musset, les critiques d'art Hippolyte Prisse, Charles Blanc et Jules Boissé, et les musicographes Charles de Massougnes et Charles Grandmougin. Ne figurant dans aucun répertoire des principaux lieux de mondanité, ce petit cercle s'est imposé à la fois par sa discrétion et par un caractère marginal revendiqué à l'envi par ses membres. Ceux-ci prônent une esthétique dissidente fondée sur des goûts profondément originaux. L'attachement persistant au romantisme allemand, au lendemain de la guerre franco-prussienne, en est une expression marquante— tous comme la dénégation de la nature, de la science et des sensations, au profit de l'art, de la spiritualité et de la fantaisie. Occultant le naturalisme et l'impressionnisme contemporains, le salon de Madame de Rayssac permet, par ailleurs, d'envisager le glissement esthétique entre le romantisme et le symbolisme qui affecte les arcs, les lettres et la musique dans les années 1870.