Jean-Louis Giovannoni est né à Paris en 1950. Il a exercé le métier d'assistant social pendant plus de trente-cinq ans en hôpital psychiatrique. Il ouvre son oeuvre poétique avec Garder le mort en 1975, livre de deuil qui deviendra un classique de la poésie contemporaine. Auteur d'une trentaine d'ouvrages chez divers éditeurs (Unes, Leo Scheer, Lettres Vives, Champ Vallon), il compose une poésie de fragments interrogeant le malaise d'un rapport intime et extérieur au monde (Les Mots sont des vêtements endormis, Ce lieu que les pierres regardent, L'air cicatrise vite).
Ce rapport à l'espace s'incarne jusqu'à une forme d'abstraction aérienne à la fin des années 80 (L'Invention de l'espace, L'Immobile est un geste, Pas japonais) avant de faire place à de nouvelles formes, entre prose et poème. Depuis les années 90, ses thèmes interrogent notamment la violence des rapports sociaux (L'Election, Journal d'un veau, Sous le seuil, L'échangeur souterrain de la Gare Saint-Lazare), mêlant fantasmagorie et biographie, grotesque et pulsion, dans une figuration du monde ou le fourmillement de l'invisible se mêle à l'instabilité du corps personnel et collectif.
Il s'occupe par ailleurs de la publication des textes inédits de Raphaële George. Lauréat du prix Georges-Perros en 2010, il a été président de la Maison des écrivains et de la littérature. Bernard Noël est né en 1930 dans l'Aveyron. Il publie en 1958 Extraits du corps, un recueil dont l'influence n'a cessé depuis d'irriguer la poésie contemporaine. Son livre suivant, La face du silence, paraît neuf ans plus tard.
En 1973, la justice le poursuit pour outrage aux bonnes moeurs après la publication de son roman érotique Le Château de Cène. Il dirige un temps la collection Textes aux éditions Flammarion, et fait paraître en 1978 un incontournable Dictionnaire de la Commune. Marqué par les tragédies de l'histoire récente (de l'explosion de la première bombe atomique à la guerre d'Algérie), il poursuit depuis une oeuvre d'une liberté absolue, traversant tous les genres, aussi bien le roman, la poésie, les écrits politiques, les essais artistiques, les traductions de l'anglais, de l'italien, de l'hébreu ou de l'arabe.
Ses livres paraissent principalement aux éditions Fata Morgana, Flammarion, Unes, et P. O. L. qui a entrepris en 2010 la publication de ses oeuvres complètes. Il noue autour de la question du regard, très présente dans son oeuvre, de grandes proximités avec les artistes de son temps, sur lesquels il écrit ou réalise de nombreux livres d'artistes. Bernard Noël a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix Antonin-Artaud en 1967, le prix Guillaume Apollinaire en 1976, le Grand prix national de poésie en 1992 ou le Grand prix de poésie de l'Académie Française en 2016.
Il s'éteint en avril 2021.