Tout ce que Renaud a fait ce matin-là, beurrer mes tartines, avaler son café, tracer sur le miroir de la salle de bains surchauffée un coeur de buée, passer son manteau, m'embrasser, tout ce que Renaud a fait ce matin-là il le faisait pour la dernière fois, et je ne le savais pas ; tout ce que Renaud a fait ce matin-là c'est prendre son vélo, malgré le froid, et se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, à ce carrefour à huit heures cinquante... le choc.