L'intervention américaine en Irak, décidée sans l'accord du conseil de sécurité de l'ONU et, plus grave encore, sur la base de mensonges aujourd'hui révélés et même reconnus, peut être considérée comme le point de départ d'une désacralisation rampante d'un principe essentiel du droit international, celui de la souveraineté. Le sort fait par la suite à la Libye, puis à la Syrie, n'en est qu'une des manifestations les plus dramatiques. Cette dérive première, commise sous Bush junior, a mis à nu les limites de la démocratie, du moins telle qu'elle est pratiquée par certains régimes occidentaux. Evacuée des questions fondamentales, cette démocratie-là semble réduite à ses aspects formels, comme les élections, et paraît n'avoir d'autres causes à défendre que celle de promouvoir les particularismes et la subjectivité, dans leur seule dimension libertaire.