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La tragédie est morte, c'est là un fait que personne ne conteste plus : on représente encore de temps en temps les principales ouvres de Corneille et de Racine ; mais des nombreuses tragédies de l'ancien répertoire, c'est à peu près tout ce qu'il est possible de faire encore accepter : celles de Voltaire, que La Harpe, en disciple docile, admirait entre toutes, ont à ce point vieilli, qu'elles n'osent plus se montrer en public. Loin d'en supporter la représentation, à peine en supporte-t-on la lecture ; je crois même, si j'osais le dire, qu'en dehors des honorables professeurs de Facultés, qui le choisissent pour sujet de leurs leçons, le théâtre de Voltaire n'a guère de visiteurs, et que Odipe, Irène, Adélaïde du Guesclin, Zaïre et Mérope elles-mêmes, dorment d'un profond sommeil, ce que je ne leur reproche point, parce que cela vaut mieux, à coup sûr, que d'endormir autrui.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.