Il aura suffi d'un regard

En quittant la France pour démarrer une nouvelle vie à Édimbourg avec mon mari et ma fille de quatorze ans, je m'attendais à vivre de grands bouleversements : Devoir m'adapter à un nouveau pays dont le climat est diamétralement opposé à celui de ma Provence natale et où, au cour de l'hiver, la nuit tombe en milieu d'après-midi. M'habituer rapidement à l'accent écossais pour pouvoir saisir le phrasé de certaines personnes malgré mon bon niveau d'anglais. Apprendre à vivre au rythme de la capitale écossaise. Entamer une nouvelle carrière professionnelle dans un environnement qui m'est étranger. Redevenir la petite nouvelle à quarante ans. Tenter de tisser des liens avec des inconnus. Et surtout, surmonter le manque de ma famille et des amis proches laissés en France pour garder le moral et le cap sur mes projets. Mais être prise dans un violent tourbillon émotionnel, ça, je ne l'avais pas prévu ! Je ne saurais dire avec précision quand tout a commencé. À quel moment ai-je perdu le contrôle de mes émotions ? À quel moment l'attraction fulgurante est-elle devenue une obsession ? Les papillons dans le ventre, les hormones qui s'emballent...
Je me pensais immunisée contre ces réactions chimiques réservées aux adolescents. Et pourtant...