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Dans une prison indienne qui nous rappelle l'Enfer de Dante, les espoirs, les bassesses, les trahisons et les victoires des détenus prennent vie en un coeur foisonnant. Tarun Tejpal signe une fresque éblouissante, mêlant épopée indienne traditionnelle et roman contemporain pour explorer la grande question de la justice des hommes.
Structuré en trente-quatre chapitres, Le Chant des vaincus décrit les arcanes d'une prison indienne : sa géographie, sa hiérarchie et les histoires que renferment ses murs. Chaque cellule a ses habitants et ses lois propres : dans l'Egout s'entasse le sous-prolétariat ; le Pakistan abrite les musulmans ; la Pension est réservée aux prisonniers VIP et à leurs larbins ; ou encore le Bhoutan, qui est la cellule des paisibles. Les hiérarchies qui ont cours dans le royaume de fer sont nombreuses et subtiles : les allégeances religieuses, l'appartenance de classe et de caste et même la nature du crime définissent le rang. L'auteur nous donne à voir les histoires de chacun des détenus, et plus particulièrement celles d'Asambhav et Aranya, un couple maudit, de Bichchoo et Sparkplug, deux frères des bidonvilles qui connaissent un atroce dénouement, et celle du docteur Hagg, un pharmacien accusé du meurtre involontaire de quatre nourrissons. Autour de ces intrigues gravite une galerie de personnages, qui représente toutes les tensions, les complexités de l'Inde entre modernité et tradition. Avec une langue lyrique et crue, Tarun Tejpal donne à entendre les chants des vaincus, ceux qui n'ont plus foi en rien mais survivent par l'énergie du désespoir.