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En 1995, le rugby a opté pour le professionnalisme, rompant avec un siècle d'amateurisme ombrageux. En est sorti un sport nouveau, l'" hyperrugby ", que les médias plébiscitent (voir la Coupe du monde de 2007) et sur lequel on peut tenter de poser quinze ans plus tard un regard apaisé. Le rugby porte le nom d'une école. C'est pourquoi sa pratique. garantie par l'institution, privilégiait la transmission. Ce n'est plus guère le cas aujourd'hui. Comment un sport aussi jaloux de sa singularité a-t-il pu se conformer au modèle désormais hégémonique du sport unidimensionnel ? A travers le rugby, c'est bien sûr l'uniformisation de nos sociétés (politique, économique, culturelle) que l'auteur sonde ici - déterminisme technologique ? lâcheté politique ? - et les nouvelles normes ainsi promues - performance, modèles corporels... Ces pages n'idéalisent nullement un passé dont les méfaits sont soulignés. Elles n'ont finalement qu'un but : dire une révolution relativement silencieuse, du moins euphémisée, et, partant, dénoncer ceux qui se prétendent les dépositaires d'une tradition (elle-même inventée au XIXe siècle) quand ils en sont les fossoyeurs. Exemplaire, le rugby nous éclaire donc sur l'injonction modernisatrice ambiante et sur ses présupposés fallacieux.