Recherches & Travaux N° 65/2004 (Broché)

Cette réflexion collective porte sur les relations complexes qu'entretiennent journalisme et poésie au XIXe siècle, en France et en Italie. On a trop longtemps commis l'erreur de prendre pour argent comptant les déclarations de poètes tels que Gautier, Baudelaire ou Mallarmé, qui pestaient contre l'écriture journalistique, servile et " prosaïque ", au nom de la spécificité et de la pureté de l'art. La presse passait presque pour le tombeau de la " vraie " littérature, à tel point qu'on a pu voir dans cette démarcation l'un des symptômes de l'autonomie croissante du champ littéraire. Les études regroupées dans ce recueil s'attachent à montrer, d'une part, les liens étroits entre le cadre journalistique et la naissance du poème en prose, et la manière dont certains " poètes journalistes " malgré eux, nécessité oblige, en vinrent à mettre en cause la distinction entre le poétique et le prosaïque, le noble et le vulgaire. Les deux premières sections portent sur la France : après une première phase de tâtonnements et de pratiques croisées, qui va jusqu'en 1848, on assiste, dans la seconde moitié du siècle, à une expérimentation plus consciente, à la frontière des différents " langages ". La dernière section est consacrée à l'analyse de ces phénomènes en Italie, et plus particulièrement à Naples, qui fut le centre d'un important débat culturel, avant et après l'unification nationale.