La musique est intimement liée aux populations tsiganes. Elle occupe une place importante, quelle que soit la région où vivent les Roms, les Manouches, les Sinti et les Gitans, aussi bien dans leur histoire que dans les divers aspects de leur vie quotidienne ou encore dans leurs rapports aux populations qu'ils côtoient. Les contributions rassemblées dans ce numéro abordent plus particulièrement trois aspects de cette étroite relation : l'enracinement territorial des diverses formes d'expression musicale (en Egypte, en Grèce ou en Russie), l'affirmation communautaire qu'elles contribuent à nourrir (par la musique religieuse, pentecôtiste en Bulgarie ou en Pologne, catholique chez les Manouches d'Alsace, avec aussi une incursion dans les groupes qui s'identifient au flamenco) et, contrairement à maints préjugés, la dynamique adaptative ou créatrice, examinée aussi bien dans le cadre migratoire contemporain, auprès de Roms roumains ou originaires de l'ex-Yougoslavie, que dans l'apport créatif d'artistes tsiganes et non-tsiganes.