Dans la constellation des enfants et adolescents qui posent problème, un groupe retient particulièrement l'attention : celui de l'enfant tyran. Comment échapper à la facilité de désigner l'enfant tyran comme responsable des maux qu'il engendre, ou les parents comme démissionnaires et donc coupables des drames quotidiens qu'entraîne la douloureuse situation qu'ils vivent tous ? Comment dépasser les critiques contre les parents ou les enseignants traités comme responsables des méfaits de ces jeunes ? Faut-il s'en prendre à " la société " avec toute sa charge d'anonymat ? Faut-il renforcer la discipline ou les répressions ? Les enfants dits " tyrans " ou " rois " ne reflètent-ils pas, dans leur solitude et dans leur insatisfaction permanentes, les symptômes dont souffrent de manière moins spectaculaire nombre d'individus dans nos contrées occidentales la réduction du réseau social et de la famille élargie ? Les intervenants en santé mentale, les thérapeutes d'enfants et de familles en particulier, sont de plus en plus sollicités par les parents ou par les institutions scolaires pour " solutionner " les débordements d'enfants décrits comme tyrans ou les vécus de rage, d'impuissance ou de culpabilité des adultes. Dans ce Cahier, différents professionnels - psychothérapeutes, intervenants ou chercheurs - nous livrent leur manière de comprendre et d'appréhender cette problématique particulièrement complexe.