Hubert Reeves n'est pas un astrophysicien, tourné vers le ciel et oublieux de son appartenance terrestre et humaine. Il peut tout aussi bien nous conduire vers notre lointaine origine stellaire, et redescendre le long de l'échelle de l'organisation de plus en plus complexe de la matière jusqu'à l'histoire humaine, si problématique et tourmentée. Le titre, l'Heure de s'enivrer, inspiré par une phrase de Baudelaire, rappelle que la création poétique vise depuis toujours ce rapprochement entre ciel et terre, finis et infini, destinée individuelle et destinée cosmique. Et dans ce mouvement, l'être humain reconnaît son existence et en jouit.